Épisode 1

 

Au début, c'était une journée comme les autres. Mais aujourd'hui, je sais qu'à partir de là, tout allait changer pour moi.

Je suis arrivée au lycée et comme d'habitude, quand elle m'a vu (je veux bien sûr parler de Lorelaï) elle s'est cachée derrière Lily, sa meilleure amie. C'était mon souffre douleur, j'aimais bien passer mes colères sur elle. Forcément, quand j'ai vu ce geste de retraite anticipée, un sourire est apparu sur mes lèvres. Un sourire mesquin qui me caractérise si bien. Je savais ce qu'on disait de moi, et je faisais tout pour que ça continue. Alors je suis arrivée près d'elle et j'ai entendue Lorelaï dire :

- Mais non, tu n'y es pas du tout !

Il fallait que je m'en mêle, sinon, ça aurait dérangé mes habitudes et ça, bien sûr, ce n'était même pas envisageable pour moi.

- Non Lorelaï, c'est toi qui n'y es jamais !

Voilà, j'avais placé ça d'un ton sarcastique qui est le ton que j'employais toujours. Après ça, Lorelaï n'a pu s'empêcher de soupirer un « Oh non ! ». Je savais qu'elle ne voulait pas me voir et c'était compréhensible, mais je lui demandai la raison de son grognement tout en lui précisant qu'elle ne devait pas répondre qu'elle voulait que je parte. C'est elle qui a esquissé un geste pour partir. J'ai voulu la retenir, l'embêter encore un peu.

- Eh, où tu vas ?
- En cours. Où je pourrais aller d'autre ?
- N'essaie pas de te foutre de moi !
- Mais je ne me moque pas de toi ! N'est-ce pas Lily ?
- …
- Ouais, c'est ça ! Va en cours !

Eh oui, elle n'était pas très bavarde Lily, surtout quand il fallait défendre Lorelaï face à moi. Après qu'elles soient parties, je me retrouvait seule, comme je l'étais tout le temps. Mais je ne pouvais plus me défouler, voilà le problème qui se posait à moi. Je me suis mise à déambuler dans les couloir, en regardant les petits secondes d'un œil menaçant (mon deuxième passe-temps favori). Je sais ce que vous vous dites : Mais pourquoi est-elle si méchante ? Ben peut-être que j'ai bu trop d'Orangina rouge quand j'étais petite ! Non, franchement, je ne sais pas. Mon inconscient ne me donne pas toujours les réponses que j'aimerais avoir. Ensuite, après avoir fait ma tournée terreur, je suis revenue dans le couloir où j'avais rencontrée Lorelaï. Cette dernière parlait avec Nathaly. Nathaly était la rédactrice en chef du journal du lycée, « Le flot » et la petite copine de Mike, le capitaine de l'équipe de basket du lycée. Un couple assez désuni, mais ce n'était pas mon problème. Donc, Lorelaï parlait avec Nathaly.

- Tu crois que Lily a ses chances ?

C'est tout Lorelaï, bonne samaritaine pour son amie, mais aucun soin de sa personne !

- J'en sais rien et je m'en fous !

La chaleur naturelle de Nathaly !

- C'est cool pour elle, mais pas pour moi !

Alors c'était ça ! Lorelaï était à fond dans le capitaine de l'équipe de basket aussi ! La classe, j'allais enfin avoir un truc concret pour faire chi*r Lorelaï ! Une bonne chose dans cette journée, c'est ce que je pensais.

Plus tard, alors que je ne faisais rien de particulier, un mec m'est rentrée dedans. Ce que je n'ai pas supporté, surtout que je ne faisais rien de particulier ! Je me suis donc énervée (vous commencez à me connaître maintenant). Et lui, très gentiment, il s'est excusé. Mais ça ne me suffisait pas. Il s'est de nouveau excusé.

- Prends pas tes airs de sainte nitouche avec moi crétin.

Et ça m'a soulagé ! C'était une de ces choses que je faisais tout le temps, me prendre le chou avec quelqu'un. Petit interlude dans ma journée qui ne m'avait pas paru plus importante qu'une autre.

Mais le clou de ma journée, ça a été quand j'ai vu Lorelaï et Lily s'énerver l'une contre l'autre, à propos de Mike. Une question de confiance puis d'excuses ; Lorelaï ne les acceptait pas et elle partait. Une première pour la petite Lorelaï. Je ne pouvais pas la laisser partir sans aller la charrier n'est-ce pas ? Non ! Allez, je la rejoignais.

- Alors là, tu m'épates ! Pour une fois que tu te défends !
- Serait-ce un compliment ?

Elle retenait ses larmes, sans aucun doute. Moi, je remuais le couteau dans la plaie. Je disais que c'était marrant de voir des amies se crêper le chignon à ce point. Cette fois, les larmes coulèrent des joues de Lorelaï, et pour une fois, je n'en ressentais aucune joie perfide. Ca me désolais qu'elle se fasse encore marcher sur les pieds, c'était pas comme ça qu'elle aurait Mike. Elle s'en foutait de lui. C'était faux, je l'avais entendue parler à Nathaly. Elle voulait que je la lâche.

- Oh ben non, c'est trop marrant ! Il faut que je m'amuse dans la vie, c'est ma résolution.

Méchante fille hihihi ! Impossible pour moi d'être gentille on dirait. Je m'en voulais quand même un peu de la laisser partir aussi triste, vous savez, on ne sait jamais ce que peuvent faire les jeunes aujourd'hui (le suicide ?).

- T'as même pas vu que Mike jouait son jeu de "je ne m'entends plus avec Nathaly" alors que c'est faux.

Si elle n'avait pas compris le message, tant pis pour elle. J'avais fait preuve de gentillesses dont je ne connaissait pas l'existence chez moi ! J'aurais du la laisser se morfondre au lieu d'essayer de la consoler !

Tiens, plus tard dans la journée, je rencontrais de nouveau le mec qui m'avait rentrée dedans. Il avait l'air de s'intéresser à Lily puisqu'il lui parlait. Mais quand Lorelaï a voulu parler à Lily à propos de Mike, Lily l'a planté aussi sec. Le pauvre !

- Ah l'amour ! C'est quand même mieux quand c'est réciproque !

Perfide ! Mais c'était une journée comme une autre après tout ! Il n'a pas aimé et il est parti ! Ça m'a fait sourire.
En sortant, le soir, je vis Lily et Lorelaï, je suis allée mettre un peu la pagaille dans leur petit couple et puis je suis partie, contente de moi ! La confiance entre elles devenait assez fine et cassable. J'allais m'amuser dans les jours à venir.

Bilan de ma journée : rien d'intéressant en fait ! C'était à ça que rimait ma vie, même en rentrant, c'est la dispute avec mes parents. Dès que j'avais passé la porte, ma mère attaquait les sujets qui fâchent.

- C'est quoi cette lettre ? Tu réponds au prof maintenant ? Et ce sera quoi demain ?

Je lui ait répondu, le ton est monté. C'était le prof qui avait commencé à me parler de travers et blablabla et blablabla. Après, ça a dérapé sur mon éducation. Puis venait la pension. Habituelle. Ma vie n'était que routine et broutilles. Ils ont continué de me parler mais je suis montée dans ma chambre. Je voulais être seule. Ne penser à rien, écouter de la musique. J'ai mis «Bring me to life» à un volume plus que convenable, puis, je me suis allongée sur mon lit.

Je me suis réveillée étendue à terre. Bizarrement, je ne me souvenais plus de ce qu'il venait de m'arriver, le trou noir. La chanson que je venais de mettre à un volume assez considérable me semblait lointaine, ou tout simplement baissée. Qui avait fait ça ? Voilà la question que je me posait. Si c'était encore ma mère… Je voulais aller la voir, crier encore un peu plus et c'est là que je sentis cette sensation, bizarre, indescriptible, l'impression de flotter. Sensation géniale ! Je me retournai.

- Ahhh !
Ca, c'était moi ! Il y avait un mec devant moi ! Que je n'avais jamais vu, et il me fixait. Il devait avoir environ 20 ans, châtain clair, yeux étrangement noirs, de mauvaise humeur et drôlement craquant ! Je ne savais pas ce qu'il faisait là, mais je devais juste attendre qu'il parle. Ce qu'il fit, non sans douceur !

- Maintenant que tu t'es suicidée, il faut que tu me suives.

Suicidée ? ! Encore un toxicomane qui s'est introduit dans ma chambre. Ahhh (dans le style soupir), pathétique. Mais, il avait l'air assez sérieux en prononçant ces mots ! Et pour un toxicomane, il a plutôt l'air d'avoir la tête sur les épaules !

- Eh calmos ! D'abord, comment t'es rentré dans ma chambre ? Et comment tu t'appelles ? Et pourquoi tu parles de suicide ? lui dis-je.

Voilà qui devrait lui poser problème. Il est obligé de me répondre maintenant.

- Ca ne sert à rien de jouer avec moi Angel.

Là je commençais un peu à flipper. Il connaissait mon nom, il était entré je ne sais comment dans ma chambre et en plus, il avait pas l'air commode.

- Eh ! Mais comment tu connais mon nom ? J'aimerais qu'on m'explique !
- Tu me suis où je dois employer les grands moyens ?

Mais pour qui il se prenait ? Je n'allais quand même pas me laisser faire ! Je ne suis pas du genre passive.

- Je ne te connais pas mon petit, alors je ne te suivrais pas tant que tu ne m'expliqueras pas ce que tu fous dans ma chambre !

Voilà qui avait remis les choses en places. Enfin, je le pensais.

- Pour faire simple, je suis inspecteur et je dois t'amener devant les juges.

Mais qu'est-ce qu'il me racontait ? Les juges ? Je n'avais pas bouger de ma chambre de la soirée et dans la journée, non, rien d'important. Et lui, inspecteur, un peu jeune quand même. Bon, je décidai de mettre les choses au clair.

- Les juges ! Mais qu'est-ce que j'ai fais ?!
Et, tranquillement, il me répondit : "Tu t'es suicidée !"

Vous imaginez le choc que ça a pu me faire ? Je ne comprenais plus rien, au début, quand il parlait de suicide, je croyais que c'était n'importe quoi, mais là…

- Mais... (il fallait que je me reprenne, alors comme à mon habitude, je me parlai) Reprends-toi ma fille, c'est pas lui qui va faire sa loi, d'abord tu le connais pas. (puis, après m'être, enfin, après avoir essayé de me rassurer, je lui parlai) Je ne me suis pas suicidée vu que je suis encore sur Terre ! Je suis pas au paradis.

Et lui, il se marrait tout seul. Quoi ? Il n'avait jamais vu quelqu'un essayer de comprendre ? Et voilà qu'il esquissait encore un sourire de pervers !

- Dans ton cas, ce qui te convient, ce sont les Enfers !

Franchement, il commençait à m'énerver, qu'est-ce qu'il se mettait à parler d'enfer ?

- Quoi ?! Les Enfers ! Et pourquoi si je puis me permettre ?
- Si je devais ressortir la liste de tes méfaits, les coups bas que tu as fait à certaines personnes, ce que tu dis tous les jours à tes parents, j'en aurais pour des heures et on est juste sur le temps.

Là, ce n'est plus de la colère que je pouvais éprouver mais de la peur. Des frissons me parcoururent. Ce mec, qui venait d'apparaître devant moi, me parlait comme s'il m'avait toujours connu. Un chose était sûre, il me détestait ! Je lui demandai comment il pouvait savoir tout ça, et comme tout devenait flou, bizarre, sombre, je décidai d'utiliser le "vous". Ce qu'il ne manqua pas ! Il m'en fit la réflexion.

- Tiens, on passe du "tu" au "vous", c'est que ça commence à rentrer.

Rien qu'avec cette remarque, ma peur s'était envolée. Il avait réveillé mon côté "Je ne me démonte pas ! Que ce soit devant n'importe qui". C'est vrai, je l'avoue, mon côté à quelque chose d'assez long, mais c'était pas mon problème. Forcément, je répliquai :

- Si monsieur préfère que je lui dise "tu" alors je vais dire "tu" ! C'est quoi ton nom ?
- Lucas.
- Lucas comment ?
- Lucas.

Une grosse tête ce gars ! Pas démonté pour un sou ! Mais il ne s'était pas encore rendu compte de qui il avait devant lui ! J'allais lui en faire baver. Je lui balançai que j'étais désolée mais que je devais aller manger, et qu'on se reverrai une prochaine fois. Mais, il ne l'entendait pas comme ça ! D'après lui, je devais le suivre. Alors je parlai de mes parents qui m'attendait pour manger. Et là, chose encore étrange, il me dis que vu ce qu'il s'était passé, ça ne risquait pas d'être le cas.

- Tu les a envoyés balader tout à l'heure et de toute façon, je ne suis pas sûr qu'ils te verraient !

Mais comment il savait ça ? C'est le genre de trucs qui me rend folle, on sait tout de ma vie, mais moi, je ne savais rien de lui, mis à part son nom : Lucas (joli nom !). Mais, je n'avais plus peur, après tout, la peur ne fait que reculer et moi, je voulais avancer.

- Il y a un truc que je pige pas.

Je lui demandai ça, alors comme toute personne normalement constituée aurait répondu, il me dit "Quoi ?".

- Comment tu connais ce que je viens ou ce que j'ai pu faire dans ma vie ?

Et lui de répondre, comme si c'était la chose la plus logique au monde :

- Je l'ai étudiée !

- Etudiée !!!!!! Mais c'est quoi ce binz ?

Là, je ne comprenais plus rien, étudiée une vie ? Mais comment ça se pouvait ? Mais était-ce possible ? Ou alors il me charriait ? Mais non, il me dit que les personnes comme lui pouvait apprendre la vie de quelqu'un en une minute ! Une minute et une vie avalée, si seulement on pouvait avoir ça quand on était au lycée. Alors comme ça, il connaissait toute ma vie, quelle chance !

- T'étais mignonne avec tes couches culottes, mais après, on dirait un démon, c'est pour ça que je me demande pourquoi tu t'appelles Angel, c'est très antithétique ! Bref, passons, on va être en retard au tribunal si tu ne me suis pas !

Argh ! Quel mufle (pour ne pas dire autre chose !) ce mec ! Il croyait pourvoir me donner des ordres, mais on ne me donne pas d'ordres, je suis comme ça (et entêtée en plus). Je n'étais pas morte, je ne pouvais pas être morte, il fallait que je le prouve, alors j'ai pris un stylo. Jusqu'à ce que mes doigts se soient resserrés autour de ce stylo, je m'étais mise à trembler faiblement, je voulais lui prouver que tout ce qu'il disait n'avait pas de sens, mais je voulais aussi me le prouver, me rassurer. Et victoire, j'avais le stylo dans mes doigts.

- Non ! Regarde bien à l'endroit où le stylo était posé !

Il avait le don pour me casser, presque aussi bon que le mien. Oh non ! Le stylo s'était dédoublé ! Mais non, c'était pas possible, je rêvais peut-être. Pourtant, à travers la brume qui m'entourait depuis que je m'étais réveillée, je pouvais voir un autre stylo, identique, posé à l'endroit d'où je l'avais pris. Je bégayais qu'il y en avait deux et là encore, il me contredit.

- Non, tu as simplement pris l'esprit du stylo. Chaque chose a son esprit, le fantôme est l'esprit du corps humain, c'est tout. En ce moment, au lieu de te trouver à Allbynight, tu te trouves à l'esprit d'Allbynight. Maintenant, évite de regarder derrière toi !

Des esprits ! Des fantômes quand on parle d'humains. Tout ça, si je ne me trompais pas, c'était le vocabulaire de la mort. Alors j'avais l'impression d'être vivante, mais parce que j'étais un esprit, un fantôme dans une ville qui était aussi à l'état d'esprit ?!!! Ne pas me retourner, voilà ce que je ne devais pas faire, mais comme à mon habitude je n'écoutais rien et je regardais par dessus mon épaule.

- Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!

Oh mon dieu ! (Expression ridicule puisqu'elle n'apporte rien), c'était moi, allongée, enfin, allongée pour toujours, baignant dans mon sang. MORTE, j'étais bel et bien MORTE. Ce mot résonnait dans ma tête pareil au tic tac d'une montre. MORTE, MORTE, MORTE…

- Mais qu'est-ce que…
- Toi ! Faudrait que l'on m'explique pourquoi tu fais semblant de ne rien comprendre !

Je venais de me voir dans une mare de sang et il restait toujours aussi gentil ! MORTE ! A ce moment, je devais être encore plus blanche que pouvait être mon corps, à l'endroit que l'on appelle pas l' «esprit».

- T'es un marrant toi ! Je me réveille et on me dit que je suis morte, que je me suis plus exactement suicidée ! Alors que je n'ai jamais eu cette idée sordide ! Et après je me vois baigner dans une mare de sang ! Je dois être en train de rêver, c'est pas possible autrement !

Voilà, je lui avais dit tout ce que je pensais. MORTE ! Et il me répondit encore gentiment que tout ça était la vérité et que ce sang venait des mes poignets puisque je m'étais ouvert les veines. Rien de plus banal n'est-ce pas ! Alors je m'étais ouvert les veines mais NON !!! Je ne l'avais pas fait ! Jamais une idée comme ça ne m'étais venue à l'esprit et puis je ne voyais pas pourquoi j'aurais voulu me suicider !

- J'en sais rien. Tu sais, maintenant, les jeunes se suicident pour un rien !

Les jeunes peut-être, mais pas moi ! MORTE ! Non, je ne m'étais pas suicidée et non jamais je n'avais eu cette idée ! Oui, quelqu'un avait du m'assassiner ! Il retint son fou rire, je l'avais bien vu. Il trouvait cette idée ridicule. Mais moi, je la trouvais tout à fait plausible, et puis je ne me souvenais de rien, absolument rien. Je m'approchai de mon corps, en essayant d'éviter la mare de sang. Je voulais, je ne savais pas, me toucher, me réveiller. Mais ma main passa à travers de ce qui avait été mon enveloppe corporelle.

- Les Esprits passent à travers les choses.

Oui, merci, je le savais ! MORTE ! Mais, attendez, j'avais pris le stylo, non ?

- L'esprit du stylo ! Par contre, tu ne peux pas toucher ton propre esprit en essayant de toucher ton corps ! En ce moment je parle à ton esprit ! Je te parle ! Donc ton esprit n'est plus dans ton corps, logique !

Il avait réponse à tout ! Tout devenait logique et démoralisant à la fois. Beurk ! Je venais de voir mes poignets, c'était la première fois que je les regardais ! MORTE ! Enfin, que je regardais ceux que mon « esprit » possédait. Ils, ils étaient grands ouverts et on pouvait voir… Je passe les détails ! Qu'est-ce que c'était que ce trou béant ?

- Les marques de ton suicide resteront, c'est comme ça !

Mais je ne m'étais pas suicidée ! Le crier ne suffisait pas, il ne m'écoutait pas. MORTE ! Mais pas suicidée ! Ah ça non ! Enfin…

- Angel, tu veux bien venir manger !

Oh non ! Maman ! Il ne fallait pas qu'elle monte, qu'elle me voie, non, qu'elle voie ce tas sans vie. Non non non !

- Angel, arrête de faire ta mauvaise tête ! Tu veux que je monte ?
- Non s'il te plaît !

Bien sûr, elle ne m'entendit pas, et elle monta. MORTE ! Et l'autre, celui que j'avais presque trouvé mignon, attendait, tranquille, imperturbable. Non ! Maman était entrée en prononçant des mots dont je ne me souviens plus, mais j'étais fixée sur ses émotions. Son visage avait tout à coup changé, il avait affiché un masque de douleur et de peur, la peur que peut avoir une mère pour son enfant. Avant de s'évanouir, elle réussit à appeler mon père. Il arriva à son tour et son visage pris la même expression. Il voyait le vide, le vide de mon corps, mon absence, chose que je n'avais pas réalisé jusqu'à ce que je voie leur expressions. Il ne s'évanouit pas et appela les secours après s'être aperçu qu'il ne trouvait pas mon pouls. Il savait que c'était trop tard, mais dans ces cas là, la détresse efface tout logique. Sa fille ne pouvait être MORTE ! Une main arriva devant mes yeux, c'était celle de l' «inspecteur».

- Il faut que tu me suives !

Je lui donnai la main, sans m'en rendre compte. La réaction de mes parents m'avait annoncée avec une preuve incontournable que j'étais MORTE ! Alors qu'il commençait à me tirer, je le retint, je voulais voir l'ambulance, les ambulanciers annoncer ma mort. Quand il disent «heure du décès...».

Voilà, l'ambulance repartait, emmenait ce qui avait été mon corps à la morgue. Lucas avait assisté à la scène comme s'il regardait quelqu'un remplir sa feuille d'impôt. Mais moi, je savais que je ne pourrais plus vivre comme avant ! Surtout que j'étais MORTE ! C'était la fin… Enfin, c'est ce que je pensais. On s'est éloigné dans la rue, et je ne savais pas où il m'emmenait, peu m'importait pour l'instant.

Et voilà la réécriture ce cet épisode est fini ! Que pensez-vous du concept ?