Épisode 8
Une fois que nous ayons de nouveau échappé à nos "policiers" respectifs, nous allâmes nous promener dans les rues, en restant sur nos gardes bien sûr, cela va de soi ! Je pensaisà Lucas. A son regard, à sa façon d'être. A son changement puis à son rétablissement. Ahh làlà, il hantait mes pensées ! Je me demandais s'il avait déjà sourit, même si sans sourire il était migno…
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Et voilà, Lauren venait d'interrompre mes pensées ! Pour une fois qu'elles étaient roses et pas noires !
- Hein ? Quoi ?
Au revoir Lucas ! Je t'aimais bien pourtant.
- Je sais pas, tu as l'air préoccupée mais heureuse à la fois. Je ne comprends pas. Qu'est-ce qu'il est arrivé ?
Oh rien ! Rien ! Ah si ! Je venais de sauver un inspecteur ! Dis comme ça, ça n'allait pas ! Je venais de sauver Lucas, ah c'était mieux quand même ! Mais je ne pouvais pas lui dire comme ça ! Mais au fait, sauver un mort c'était possible ? L'avais-je vraiment sauvé ? Qu'est-ce qu'il se serait passé s'il était tombé ?
- Dis-moi Lauren, quand un inspecteur reçoit une chute qui serait mortel pour tout vivant, qu'est-ce qu'il lui arrive ?
Peut-être qu'il n'aurait rien eu !
- Ne me dis pas que tu as fais passer ton inspecteur par dessus la bastingage !
Oh non, je n'aurais jamais fait ça à Lucas ! Pas à lui, Cole peut-être, lui n'est pas intéressant ! Mais pour Lucas, c'était autre chose !
- Non ! C'est juste que j'aimerais savoir.
Trop tard, je n'aurais pas dû lui parler de tout ça, maintenant, elle voulait en savoir plus !
- Pourquoi ?
Il ne fallait pas que je lui dise mais je savais aussi qu'elle ne me répondrait pas ! Il fallait donc que je ruse pour avoir ma réponse !
- Dis-moi la réponse et je te dirai la mienne.
Maintenant, je ne pouvais plus reculer, j'allais lui dire que j'avais sauvé un inspecteur parce que pour elle, que ce soit Lucas ou pas lui importait peu !
- Marché conclus. Je me souviens d'une situation semblable, enfin, on me l'a raconté mais c'est pas le problème. Un hors-la-loi a fait tombé son commissaire du haut d'une falaise. Pour un vivant, c'était la mort assurée, mais pour un mort, inspecteur, ou commissaire, c'est pareil, c'est comme s'il mourait une deuxième fois, sauf que cette fois, il va au paradis, il n'a plus de soucis.
- Ah !
Il aurait peut-être préféré ! C'est vrai que moi je ne le voulais pas mais jamais je ne lui ai demandé son avis ? D'ailleurs il avait bien hésité à prendre mes mains ! Mais d'un autre côté, une fois que je l'avais remonté, il avait changé et était redevenu comme avant alors ça voulait peut-être d…
- Alors ! Tu me racontes ?
Je savais pas pourquoi mais c'était le jour "oupage de pensées" ! Mais bon, voilà, je devais accomplir ma part du marché ! Tant pis, je me lançai.
- Mon inspecteur s'est fait renversé par l'ombre d'une des inspectrices qui était au service de Cole, par accident. Il est tombé du haut du toit de l'hôpital, pas vraiment tombé puisqu'il a réussi à se rattraper et alors je lui ai tendu la main.
Fermer les écoutilles, ça allait gueuler !
- Tu as fait quoi ?!!!!
Qu'est-ce que j'avais dit ?
- Je savais que tu réagirais comme ça ! C'est pour ça que je voulais rien te dire !
Deuxième raz-de-marée, c'était la prévention, maintenant, j'espère que vous êtes préparer !
- Mais t'étais inconsciente ou quoi ?! Il y avait l'autre inspectrice, elle aurait pu t'envoyer son ombre !
C'est génial, même elle avait vu l'autre inspectrice avant moi ! Eh Ho ! Je n'étais encore qu'une novice, fallait pas l'oublier !
- C'est ce qu'elle a fait, mais j'ai quand même remonté Lucas. Et...
Non, j'allais pas lui dire quand même ? Et puis si, merde !
- Je me suis évanouie.
Elle allait encore continuer à me faire ses leçons, et dire que je les voulais au départ ! Ah !
- Mais pourquoi t'as fait ça ?
Elle pouvait continuer encore longtemps à blablater, moi j'étais contente de l'avoir sorti de là !
- Cet inspecteur n'est pas comme les autres !
Je lui avais déjà dit pourtant ! Mais m'écoutait-elle vraiment ?
- Tu ne peux pas dire ça ! Tu n'en as jamais vu d'autres !
Non mais c'était pas vrai ! Elle voulait à tout prix me dire que je n'avais pas raison et c'était tout ! Et son raisonnement était faux de tout façon !
- Si ! Cole.
Un pauvre mec celui là, je l'aurais laissé tomber !
- Mais Lucas n'est pas pareil, je le maintiens. Rien qu'à voir ses yeux, tu le sais.
Ah ouais, ses yeux ! Doux et tout et tout !
- A t'entendre, on dirait que tu es amoureuse.
AMOUREUSE !!!!! Mais qu'est-ce qu'elle racontait ! Non, pas du tout ! Je commençais quand même un peu à avoir chaud !
- Non ! C'est vrai qu'il est craquant, mais ça s'arrête là ! Je ne vois pas pourquoi je tomberais amoureuse alors que je viens de mourir ! C'est n'importe quoi ! Mais où vas-tu chercher des idées aussi saugrenues ? Je te parle de ses yeux et tout de suite tu penses à l'amour ! D'abord, tu n'es pas psy et tu ne l'as pas été, je ne vois pas pourquoi tu fais des conclusions aussi hâtives ! Et ce n'est pas parce qu'on parle de yeux qu'on...
J'en faisais trop là, elle me regardait avec un sourire. Un sourire qui dit "tu t'es faite avoir" ! Oh non. Non, non, et non ! Je n'étais pas amoureuse ! Il me faisait craquer mais pas amoureuse ! Et puis les yeux, c'était que des yeux ! Et là, qu'est-ce qu'elle me sortit ?
- Dis-moi Angel, tu regardes quoi chez un mec en premier ?
Elle avait dit ça comme si c'était on ne peut plus logique, ben oui, les yeu… Merde !
- Oh c'est bon ! Arrête. Quoi qu'il en soit, quand je me suis réveillée, les ombres ne répondaient plus, comme si elles étaient déconnectées.
Na ! Je m'en étais sortie et peut-être que finalement elle enviait ma chance !
- Ah bon ! T'as peut-être raison à son sujet alors !
Ah ouais ! Trop GENIAL !!!! Non, il fallait que je me calme ! Mais d'où venait cet enthousiasme ?
- Si les ombres étaient HS alors que tu n'avais rien fait, c'est que Lucas, en supposant que ce soit lui, ne voulait pas que les ombres t'attaquent.
Il m'aurait protégée ? Noooonnn !
- C'est vrai ?! Mais pourquoi ?
C'est vrai ça, pourquoi ? Il avait peut-être des sentiments pour moi lui aussi, non pas aussi puisque moi je N'en avais PAS !!! Non mais ho !
- Je sais pas ! T'as qu'à aller lui demander !
Ouh là, l'humour tout pourri de Cole avait déteint sur Lauren !
- Très drôle !
C'est pour vous dire que j'étais mal barrée ! Je m'assis. Ma mort, ma fuite, mon apprentissage, mes déboires, mes joies, ma mort, je l'ai déjà dit…
- C'est incroyable tout ce qu'il m'est arrivé en si peu de temps ! Si le jour de ma mort j'avais su tout ce qu'il m'attendait, j'aurais eu l'idée de rester dans mes draps ! Si je l'avais fait, aujourd'hui, je ne subirais pas autant de complications.
Lauren ne me répondit pas. Je ne savais pas ce qu'elle faisait mais en tout cas, moi, j'avais besoin d'évacuer tout ça !
- Mais d'un autre coté, je serais restée la pauvre fille que j'étais. Celle qu'on déteste et que je déteste. Et je ne t'aurais pas rencontrée ! Ni Lucas, ni Cole. Je n'aurais pas parlé à un mec qui est dans le coma... Plein de choses en fait.
Toutes ces choses, tous ces souvenirs, me firent montés les larmes aux yeux.
- Mais des fois, j'aimerais revenir en arrière, au moins pour pouvoir dire au revoir à mes parents.
Elle finit par s'asseoir près de moi et je remarquai q'elle avait aussi les yeux brillants. Je venais de lui faire part de mes pensées, de mes souvenirs mais elle ne le faisait pas en retour, et elle n'avait pas l'air de pouvoir le faire.
- Il y a une chose que tu ne m'as jamais dite.
- Quoi ?
- Ton passé. Ta vie. Pourquoi ?
Allait-elle me faire la même réponse que la dernière fois ?
- Je n'ai pas envie d'en parler. Je préfère oublier. Des fois, j'y arrive, et c'est dans ces moments là que je me sens bien.
Pareil effectivement, elle ne voulait pas en parler. Trop douloureux ! Mais qu'est-ce qu'elle avait vécu ? J'étais sûre que c'était mieux qu'elle en parle mais je ne pouvais pas la forcer.
- Tu en es sûre ? T'es sûr que t'es pas plutôt malheureuse, encore plus ?
C'était un moyen de la faire parler, sans être directe, mais même là, elle se rebellait.
- Si je me suis suicidée, c'était pas pour y penser ! C'était pour tout oublier. Qu'il ne reste plus rien de ce que j'ai pu vivre, mais finalement, c'était pas la vérité. La vérité c'est que quand tu te suicides, tu es condamnée à vivre avec tes souvenirs pour l'éternité, même si t'en as pas envie car les souvenirs sont trop durs, amers, horribles.
Merde, c'est qu'elle avait vraiment souffert ! Je devais la réconforter. Je pris sa main pour lui montrer que j'étais là, qu'elle pouvait compter sur moi.
- Raconte-moi tout. Il ne faut pas que tu gardes ça pour toi.
Ses larmes coulaient de plus en plus, je ne voulais pas la brusquer et c'est ce que je faisais malgré moi.
- C'est trop dur !
Mais je ne voulais plus la voir souffrir comme ça, il fallait qu'elle me parle, il le fallait, je devais la convaincre.
- Tu te sentiras mieux après. J'en suis sûre.
S'il te plaît Lauren !
- D'accord, tu vas apprendre tout ce que tu peux savoir à mon sujet. Je te demanderai juste d'éviter de me couper, tant que je n'aurai pas fini mon récit.
Je m'étais encore engagée sur une voie sans issue, je savais que ce que j'allais apprendre était triste et qu'en plus c'était une vrai plaie ouverte pour Lauren, j'en étais sûre, mais m'en parler, était la seule guérison possible.
- D'accord.
Elle allait effacer cette blessure, ou tout du moins la calmer. Puis, le silence s'installa. Assez pesant je dois dire, comme quand on est juste à la veille d'un truc important. Mais je ne dis rien, elle devait commencer toute seule. C'était à elle de prendre le désinffectant (lol).
- Je suis morte en 1960. Eh ouais, ça fait longtemps. Plus de 40 ans ! J'avais 28 ans. Deux ans plus tôt, je ne parlerai pas d'avant car je ne pense pas que ce soit important, en 1958, j'ai rencontrée un homme dont je suis tombée amoureuse. Lui aussi m'aimait, enfin c'est ce qu'il m'avait dit ! C'est lui qui a marqué un tournant dans ma vie. Avant de le rencontrer, je vivais ma petite vie tranquille. Je travaillais dans un bar comme serveuse pour payer mes études, je voulais être médecin. J'habitais dans mon appartement et j'allais voir mes parents et mon frère tous les week-end ou presque. J'aimais beaucoup ma famille, on s'entendait bien. Ma mère était femme au foyer depuis la naissance de mon frère, depuis 21 ans. Elle aimait ça, surtout préparer des petits plats. Mon père était avocat, il n'a jamais été appelé pour la seconde guerre mondiale et je crois que c'était mieux pour nous. Notre voisin y était allé, et d'après mes parents, il était revenu cassé, complètement changé. Enfin, il y avait mon frère, on avait 5 ans d'écart mais on s'entendait super bien. Il vivait dans le garage et avait décidé de monter son groupe de rock, c'était déjà en vogue. J'ai toujours pensé qu'il était trop fleur bleue pour faire du rock, il était romantique et à chaque fois, il se faisait avoir avec les filles. Ma mère lui disait et il répondait toujours : "Si je me suis fait avoir comme tu dis, c'est que cette fille n'était pas pour moi !" et il était certain de ce qu'il avançait ! Mon père en rigolait, c'était tranquille. On était la parfaite petite famille. Puis, j'ai rencontré Tom, c'était un soir, il est venu au bar où je travaillais. Il voulait se saouler, histoire de cœur. Je lui ai dit que ce n'était pas bien alors il m'a répondu que je n'étais pas sa mère et puis ça a continué. Je ne lui ai pas servi de boisson alcoolisée et il m'a raccompagné. On s'est revu. J'allais moins voir ma famille puisque les week-end étaient les rares fois où je pouvais passer beaucoup de temps avec Tom. Mon frère m'en a voulu, en plus, il n'aimait pas Tom. Une fois, je suis arrivée chez moi et j'ai appris que mon frère était parti. Mes parents savaient où il était mais ils ne me l'ont pas dit, "Laisse-le réfléchir, il peut être têtu", voilà ce qu'ils m'ont dit. Mon frère m'avait déçu. Je ne suis plus allée voir ma famille et je suis restée avec Tom. Ça a duré deux mois et je lui ai appris que j'étais enceinte, mais il ne voulait pas devenir père. Il y a eu une scène, il est parti. Je me retrouvais seule avec un bébé qui grandissait dans mon ventre. Je ne savais plus quoi faire, je n'osais pas appeler mes parents pour leur demander de l'aide. J'ai jonglé entre mes cours, mon travail et mes rendez-vous chez le gynéco. Un mois plus tard environ, quelqu'un a frappé à ma porte.
Les larmes revinrent aux yeux de Lauren, ça me faisait mal de la voir comme ça ! Pour l'instant, ce que j'avais entendu était pas mal triste !
- C'était Lucas.
Tiens, un Lucas était remis sur le tapis, mais c'était qui Lucas ? Je savais qu'elle n'en avait pas parlé avant. Je ne dis rien, je lui avais promis de ne pas la couper. Dans la suite de l'histoire, j'apprendrais bien qui est ce Lucas.
- Finalement, il était venu, j'étais sceptique mais quand il m'a dit "Alors, besoin d'aide ?" Je savais qu'il n'était pas venu pour faire des reproches. Je ne sais pas comment il a su mon état, mais il était là. Il avait tiré un trait sur ce qui c'était passé et il venait m'aider. Je suis retournée vivre à la maison. Mes parents m'ont accueillie les bras ouverts. Je ne travaillais plus pour le salut du bébé. J'avais des complications. Lucas continuait avec son groupe de rock. C'est comme ça qu'il a rencontré Rachel. Je ne sais plus trop exactement comment d'ailleurs ! Mais c'était la fille qui lui convenait, j'en étais sûre et lui aussi. Pour se prouver leur amour, ils ont fixé une date de mariage, pour l'année d'après, comme ça, ils savaient à quoi s'en tenir. Je trouve que c'était une bonne idée. Tout allait presque de nouveau bien mis à part le fait que mon bébé n'aurait pas de père. Mais mes parents et Lucas étaient si gentils qu'ils arrivaient à me le faire oublier. Et maintenant que tout allait bien, il a fallu que...
Elle n'arrivait plus à parler. C'était le moment critique de son histoire. Je la pris dans mes bras et la serrai très fort. Des larmes me montaient aussi aux yeux.
- Ils devaient aller, mes parents et Lucas, à un dîner chez Rachel. Mais ils n'y sont jamais arrivés. Je regardais la télé quand le téléphone a sonné. C'étaient les policiers. Mes parents étaient à l'hôpital et Lucas... Lucas était mort sur le coup.
Oh mon Dieu ! Lucas était son frère !
- Ils avaient eu un accident, un chauffard était arrivé en face, il avait bu et c'est Lucas qui est mort ! Pourquoi ? Je ne le savais pas. Je ne savais plus quoi faire. J'avais envie de m'allonger et de pleurer toutes les larmes de mon corps mais mes parents étaient à l'hôpital. J'y suis allée, je les ai veillés. J'ai dû aussi m'occuper du cercueil et de l'enterrement pour Lucas. C'est incroyable tout ce qu'il faut préparer pour un enterrement ! Pour la cérémonie, mes parents étaient dans le coma, j'étais toute seule, alors je n'ai prévenu personne. C'était dur, encore heureux que je n'avais pas vu son visage meurtri. Il fut enterré le 12 février 1959 et c'était fini. Même le chauffard n'avait eu que 6 mois de prison. Deux mois après, mon père y passait. Quand ma mère s'est réveillée, elle a appris le décès des deux hommes qui comptaient le plus pour elle. Elle n'a pas surmonté. Elle ne me regardait plus. Je me suis retrouvée seule puisqu'elle a été envoyée en maison de retraite. Elle ne voulait plus me voir. A chaque fois que je voulais entrer dans sa chambre, elle se mettait à crier. Moi, j'avais perdu mon bébé, trop de soucis. Tout allait mal, la seule personne avec qui j'aurais pu parler m'ignorait. Quand j'ai dû vendre la maison pour cause de dettes, c'était trop, sur un coup de tête, je me suis suicidée avec des somnifères. Voilà, c'est ma vie. Enfin, le bout de ma vie qui a été décisif.
Je pleurais. Je ne pouvais rien faire d'autre. Moi qui m'apitoyais sur mon sort, j'étais pathétique et minable ! Elle avait vécu tant de… C'était si dur, si affreux, je n'aurais jamais pu !
- Alors ?
Elle ne pleurait plus, elle était soulagée. Mais pas moi !
- Alors quoi ?
Qu'est-ce que je pouvais dire à ça ? Rien, elle s'était tuée, vraiment tuée. Elle avait souffert, elle voulait en finir avec ça. Je pouvais comprendre ! Mais… Jamais, jamais je n'étais arrivéeà un stade de souffrance comme ça.
- Je ne sais pas.
Puis on ne parla pas. Je repensais sans cesse à toute son histoire, et à Lucas, son Lucas, celui que je n'avais jamais rencontré et pourtant dont j'avais prononcé tant de fois le nom !
- Je me souviens de ta réaction quand j'ai parlé de mon inspecteur, quand j'ai prononcé son prénom pour la première fois.
- Lucas.
Lucas son frère était mort et mon inspecteur aussi était mort !
- Ouais, Lucas. Tu crois qu'il pourrait être ton frère ?
Ce serait une grande coïncidence mais ce serait bien pour Lauren !
- Non, en plus de 40 ans, être resté inspecteur, c'est bizarre. Il aurait dû devenir commissaire. Et puis, il n'a pas les marques d'un accident ou tu me l'aurais dit.
Bon ben non, ce n'était pas les même personnes ces deux Lucas. Tant pis. DING DONG DING DONG !
-
C'est quoi ça ?
DING DONG DING DONG !
- Quoi ?
DING DONG DING DONG !
- T'entends pas ?
DING DONG DING DONG !
- Non, quoi ?
DING DONG DING DONG !
- Ça y est je deviens folle. J'entends des cloches !
DING DONG DING DONG ! Après tout ce que j'avais vu ou entendu, je croyais que c'était normal de devenir folle.
- C'est ton enterrement.
DING DONG DING DONG ! J'étais morte depuis un mois ! Là, c'était elle qui devenait folle !
- Quoi ? Seulement ?
DING DONG DING DONG ! Mais non, elle avait l'air sûre d'elle.
- Oui, et tu as de la chance, ça ne fait qu'un mois que tu es morte. Moi, c'était au bout d'un an !
DING DONG DING DONG ! Eh ben dis-donc !!!!
- Un an !
DING DONG DING DONG ! Je n'avais pas fini d'apprendre des choses sur l'histoire de Lauren ! Mais maintenant au moins, elle ne refusait plus de se confier.
- Ma mère ne voulait pas entendre parler de moi donc personne n'a pu lui faire signer l'acte d'enterrement une fois que toutes les vérifications ont été faites. C'est seulement quand elle est morte qu'ils ont pu m'enterrer.
DING DONG DING DONG ! C'était pas humain une mère comme ça ! Elle qui s'était démenée pour enterrer son frère et son père, qui avait souffert d'avoir fait cela ! Sa mère avait laissé croupir le corps de Lauren pendant un an à la morgue, mais quelle pétasse ! Mais est-ce que Lauren avait eu un professeur comme moi ?
- Mais comment t'as su ?
DING DONG DING DONG !
- J'allais voir ma mère quelquefois, je la voyais pleurer. Et quand j'ai entendu des cloches que j'étais seule à entendre, j'en ai recherché la source. Donc j'ai vu mon enterrement. Il n'y avait personne. Si tu entends des cloches, c'est que c'est le tien. Tu veux y aller ?
DING DONG DING DONG ! Non, elle s'était renseignée comme elle pouvait, elle s'était encore débrouillée ! Eh ouais, Lauren était l'image même de la femme forte ! Mais au fait, je voulais y aller à cet enterrement ? Est-ce que je tenais à voir que personne ne venait ? Oui, j'étais trop curieuse.
- Oui, je veux.
Nous nous levâmes, j'avais toujours les larmes aux yeux tandis que Lauren non. J'étais contente, elle allait mieux. Mais plus moi ! Et je n'aurais jamais dû aller à cet enterrement !
Qu'est-ce qui pourrait m'arriver maintenant ? Panne de clavier ? Non, de disquette ! Grrrrrr