Épisode 9
Quand nous sommes arrivées au cimetière, il n'y avait que Lena devant ma tombe, ça me fit un choc ! D'accord je savais que personne ne m'avait appréciée durant ma vie mais de là à ce qu'il n'y ait que ma mère ! Et mon père ? Où il était ! Je devais me résigner, ils étaient tous contents que je sois morte !
- C'est la seule qui soit encore là !
Par cette phrase je venais de montrer à Lauren que jamais on ne m'avait aimé, qu'on ne me regrettait pas, en lui prouvant que je le savais. Elle tenta donc de me remonter le moral.
- Les autres ont dû partir !
C'était bien essayé mais s'ils étaient effectivement partis, il aurait quand même dû rester mes parents !
- Et mon père !
Mon moral qui n'était déjà pas haut venait de descendre en dessous de zéro.
- C'est pas celui qui arrive là-bas ?
Une note d'espoir se joua en moi, et je regardai dans la direction où elle regardait. C'était bien lui, mon père était là !
- Ah si !
C'est incroyable que cette vision me fit à la fois du bien et à la fois du mal. Les voir ensemble était devenu un moment rare avant ma mort, mais savoir qu'ils étaient réunis justement à cause de cette mort me fendait le cœur.
- Ça y est je les ai raccompagnés.
Alors il y avait bien eu quelqu'un d'autre à mon enterrement ! Mais qui ? Je ne le savais pas et je ne le saurai jamais mais ça n'a pas changé ma mort pour autant ! Mon père soupira avant de continuer.
- Je ne pensais pas l'enterrer ! Je pensais plutôt que ce serait elle qui nous enterrerait !
Et moi donc ! Enfin, je ne me voyais pas non plus enterrer mes parents. Je pense que c'est une image que personne ne voit ! Ma mère sanglotait à côté de lui, qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour pouvoir la serrer dans mes bras, pour pouvoir la réconforter.
- Si on m'avait dit cela, je n'y aurais pas cru !
Moi non plus, même si en ce jour précis, j'y aurais cru, je savais qu'avant ma mort, je n'y aurais pas cru. Mais comme je l'ai dit plus tôt, toutes ces choses sont des choses qu'on imagine pas et qu'on ne veut pas imaginer.
- Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qu'est-ce qu'on avait fait de mal ?
Pourquoi avait-il dit ça ? Il savait très bien que ce n'était pas de leur faute ! Des larmes se mirent à couler silencieusement le long de mes joues aussi. Même s'ils ne m'entendaient pas, il fallait que je leur dise qu'ils n'étaient pas coupables.
- Rien ! Vous n'avez rien fait ! Oh vous me manquez !
Je me rapprochais encore un peu plus d'eux, je voulais qu'ils sachent que j'étais là, je le voulais vraiment ! Mais il n'y avait rien à faire, quand on est mort, on est mort et on ne peut plus compter sur les vivants pour nous voir ! Ma mère sortit un mouchoir pour parler après s'être essuyée quelques larmes.
- Tu sais, des fois, je me demande... je me demande si... si elle s'est vraiment suicidée !
Ils abordaient le sujet, ce sujet ! J'étais contente dans ma tristesse.
- Non, je ne l'ai pas fait.
S'ils avaient le moindre doute de ma, de mon geste, de ma mort, alors ils chercheraient et sauraient que je ne m'étais pas suicidée… Mais je l'avais fait ou pas ?
- Tu crois que...
- Je ne vois pas pourquoi elle aurait fait ça, mais d'un autre côté, je ne vois pas comment... Oh c'est si compliqué !
Non, je ne l'avais pas fait ! Papa, maman, je ne l'avais pas fait ! Je n'avais jamais eu l'idée ! Je m'approchai de ma mère, ma bouche n'était qu'à quelques centimètres de son oreille.
- Je ne me suis pas suicidée ! Jamais je n'aurais fait ça !
Et à ma grande surprise, elle réagit.
- Quoi ?
Elle m'avait entendu ! Mais pas mon père.
- Rien.
- Ah, je croyais...
Elle n'avait pas compris ce que j'avais dit mais c'était tellement nouveau qu'il fallait que j'en parle.
- Lauren ! Lauren !
Elle n'était plus à côté de moi et je m'apercevais seulement qu'elle s'était reculée, peut-être pour me laisser seule avec mes parents. Elle comprenait ce genre de sentiments.
- Quoi ?
Je ne la rejoignis pas pour autant, je restai près de mes parents et elle à quelques tombes de là. On se parla comme ça, avec des mètres d'écart.
- Je crois qu'elle m'a presque entendue ! Elle a cru que c'était mon père mais c'était moi ! Tu crois qu'elle peut m'entendre ?
Elle ne fit pas la tête que je souhaitais et ne m'accompagna pas dans mon enthousiasme.
- Je ne sais pas, mais franchement, sans vouloir te démoraliser, je ne crois pas. Remarque tu peux toujours réessayer, ça ne coûte rien.
C'était une bonne idée, si elle m'entendait, alors je pourrais lui dire des tas de choses, toutes les choses qui me tenaient à cœur ! Je me remis près de son oreille.
- Maman, je t'aime !
Mais comme on dit, une fois pas deux, ma joie retombait comme un flocon quand ma mère parla.
- Chéri, j'aimerais rentrer, je suis fatiguée.
- D'accord. On y va.
Ils s'en allèrent. Ça y était, j'étais enterrée. Et ils étaient venus pour me dire un dernier au revoir, enfin, quand on est vivant, c'est ce qu'on pense. Lauren revint à côté de moi, elle savait que je n'avais plus besoin de rester seule.
- Alors ?
Je ne pouvais caché mon désarroi.
- Rien. C'était peut-être le vent. Elle ne m'a pas entendu cette fois.
Mais il y avait quand même une chose qui me laissait une flamme d'espoir.
- Mais tu sais, je crois qu'elle pense que je ne me suis pas suicidée !
J'espérais vraiment qu'ils cherchent sur cette voie, qu'ils découvrent la vérité. Comme dans ma vie, ma mémoire reposait sur eux !
- C'est une bonne chose ça !
Et Lauren était d'accord avec moi. Finalement, je lui fis part de mes pensées, même si la fin pouvait lui faire du mal.
- Oui. Je me demande comment quelqu'un pourrait penser que j'aurais pu me suicider. D'accord j'étais en guerre contre tout le monde, mais pas à ce point ! Désolée de dire ça comme ça mais je n'ai pas vécu tout ce que toi tu as vécu ! Je n'avais pas d'aussi bonnes raisons que toi !
Ça lui en fit, j'étais assez maladroite pour aborder ce genre de sujet. Elle me répondit à peine et changea de sujet.
- Ouais. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
J'aurais aimé faire tant de choses à la fois, toutes impossibles. Toutes en rapport avec les vivants. La mort était quand même plus compliqué que ce que j'avais pu penser.
- Je sais pas.
Je restais réaliste. A part Lauren, je ne pouvais parler à personne d'autre. Si, Ryan, s'il était toujours dans le coma mais je ne tenais pas à le voir. C'était la mort !
- On pourrait peut-être aller voir celle qui parle aux morts, non ?
Encore heureux que Lauren avait de bonnes idées !
- Ah ouais, bonne idée.
Je jetai un dernier regard vers ma tombe où étaient affichées les lettre et chiffres suivants : Angel Zecats, 1984-2003. Puis je suivis Lauren qui quittait le cimetière. Nous nous rendîmes chez Lorelaï. On la vit faire ses devoirs, mettre la table, se laver les dents, la routine quoi ! Mais pas ce qu'on espérait ! Si elle avait su qu'on la surveillait, je ne sais pas comment elle aurait réagis. Toujours est-il qu'après trois jours, elle ne daignait pas sortir une planche magique ou quoi que ce soit d'autre. Le plan était tombé à l'eau. Et je voulais qu'on s'intéresse à ma mort, qu'on sache que je ne m'étais pas suicidée. Et finalement, je me rendis compte que mon seul recours était d'aller parler à Ryan ! Tant pis, j'optais pour cette solution. Lauren n'était pas trop d'accord, elle me le fit encore savoir quand nous arrivâmes à l'hôpital.
- Tu sais qu'il y a un risque qu'ils soient encore là ?
Mais je ne voulais pas abandonner, et puis, comme d'habitude, on s'en sortirait.
- Oui mais tu sais aussi que pendant ces trois jours passés, Lorelaï n'a pas essayé de parler aux morts alors je veux une garantie ! Si on dit à Ryan de dire que je ne me suis pas suicidée, il le fera, enfin j'espère !
Je ne pouvais pas dire que Ryan était une garantie, surtout après ce qu'il avait dit de moi !
- Encore faut-il qu'il se réveille !
Ah ouais, ça aussi je n'y avais pas pensé ! Non, il ne fallait pas que j'y pense, il fallait que je parte sur l'idée qu'il se réveillerait.
- Je n'en doute pas !
Mais Lauren était une fille du genre à faire un plan avant de faire une action quelconque. Avec elle, il fallait planifier sa mort !
- Et après ?
A part échapper à nos inspecteurs ou commissaires, on n'avait pas grand chose à faire. Autant recommencer les mêmes choses !
- Ben on retournera chez Lorelaï !
Voilà, elle était ENFIN satisfaite ! On pouvait ENFIN entrer ! Sans attendre de voir s'il y avait un inspecteur dans le coin, nous nous dirigeâmes vers la chambre de Ryan et on entrait.
- Oh de la visite ! Et en plus celle-ci peut m'entendre !
Il m'horripilait déjà, sûrement autant que je le faisais pour lui !
- Quel cynique parfait ! T'en as fait des progrès !
Face à moi, il se sentait obligé de se défendre, allez demander pourquoi !
- Faites gaffe, je suis fragile du cœur en ce moment !
Ah non, il n'était pas question qu'il me laisse en plan tant qu'ils ne se réveillerait pas et qu'il ne dirait pas quelque chose, enfin ce que je voulais. Je ralentis le jeu.
- Garde ton énergie alors ! Dis, tu peux me rendre un service ?
A sa tête, non !
- Pour toi ? Jamais !
Et voilà ! Mais je ne m'avouais pas vaincue, j'en avais vu d'autres, et les compromis, je connaissais.
- Si tu passes le message aux vivants quand tu te réveilleras, alors je passerai un message aux morts que tu veux !
Je venais de taper en plein dans le mille, il ne réfléchit plus à deux fois !
- Mes parents !
Ouais, ses parents, ok. Où ils étaient, je n'en savais rien, mais il fallait qu'il fasse passer la commission. Et pour cela, je devais utiliser le bluff mais je n'avais aucun remords, vu comme il me parlait.
- OK ! Tu dis aux vivants, et surtout à mes parents, enfin à quelqu'un, que je ne me suis pas suicidée et le marché est conclu !
Voilà, ça c'était fait, mais je devais quand même écouter ce qu'il voulait dire pour ne pas lui montrer que je ne disais pas la vérité.
- Alors tu diras à mes parents... Tu sauras les trouver ?
Il voulait vraiment me faire craquer celui là !
- Pas de problèmes !
J'avais été convaincante, il continuait.
- Que je les aime et Asha aussi !
Un mal de ventre, non réel me prit. Etait-ce cela le remord ? Finalement ce que je lui demandais, c'était de prouver à mes parents que je ne m'étais pas suicidée donc que je les aimais. Il voulait faire pareil mais je ne pouvais pas le satisfaire, je lui faisais croire, c'était pas mieux. Hop hop hop, il ne fallait pas que je le montre ce "remord" puisqu'il faut appeler ça comme ça !
- C'est très touchant ! Je ferai le facteur ! Mais tiens ta promesse de ton côté !
J'étais vraiment une fille dégueulasse avant ma mort mais apparemment je continuais !
- Oui, c'est d'accord !
Ça ne plaisait pas à Lauren ce que je faisais et en plus de ça elle était impatiente de partir.
- Bon, vous avez fini vos courbettes ? Parce que là, faudrait y aller, le coin n'est pas sûr !
Et moi aussi !
- Allez, adieu Ryan !
Pour ma dernière parole avec lui ce jour-là, il repris un air qui me montrait que je n'étais pas son amie malgré notre pacte.
- C'est ça, Angel !
Une fois que nous somme sorties, Lauren voulut accentuer mon remord.
- Comment tu comptes faire passer le message de Ryan ?
- J'ai bluffé, je ne peux pas le faire ! Mais lui si ! S'il respecte son contrat, alors je me débrouillerai !
Il faudrait que je le répète encore combien de fois ? Ah non, je ne l'avais encore pas dit à haute voix !
- C'était pas réglo de lui mentir !
Oui Lauren, je savais, mais la fin justifie les moyens ! Et puis…
- C'est une question de belle mort ! Et puis, s'il me sauve la mort, alors je suis sûre que je pourrai faire passer le message à ses parents !
J'étais vraiment certaine que si j'apprenais qu'il avait fait passer le message, alors je trouverai un moyen, je ne savais pas encore lequel pour faire passer son message qui était, je le pensais, très important. Nous retournâmes chez Lorelaï. Une fois arrivées devant la porte, celle qui était allumée, celle où on avait déjà vu Lorelaï faire ses devoirs, Lauren hésita et me sorti n'importe quoi !
- T'es sûre que c'est sa chambre ? Imagine que ce soit celle...
- Oh Lauren !
Que ce soit celle de Lorelaï et c'est tout ! Je passai la première et remarquai que notre chère Lorelaï allumait des bougies et que l'herbe était répandue sur le tapis.
- Bingo ! Allez viens, on va s'asseoir !
J'explique, il y avait donc les bougies, les herbes et la planche avec la flèche. Je trouvais idiot la présence des bougies et des herbes puisqu'on pouvait l'entendre sans ça mais bon, vivant, on est ignorant ! Lorelaï gesticulait toute seule, c'était marrant à voir !
- Bon, si cette fois ça marche pas, je laisse tomber ! Je me demande encore pourquoi je fais ça ! Esprit, Esprit, es-tu là, si tu es là, manifeste-toi.
Mais non, ça ne servirait pas à rien cette fois. Lauren était à côté de moi, je voyais bien que c'était sa première fois en quarante ans.
- Et on fait comment pour se manifester ?
Ah là là !!! Il fallait tout leur apprendre à ses vieux ! (Bon d'accord, elle m'avait appris beaucoup de choses avant !)
- La planche ! T'as jamais vu Charmed ? Faut faire bouger la flèche !
Nous on parlait tranquilles, mais Lorelaï, elle, s'impatientait !
- Esprit... Bon, soit y a un mort dans le coin soit y en a pas mais faites quelque chose j'ai l'impression de perdre mon temps !
Non, il ne fallait pas qu'elle arrête !! Vite, je mettais la main sur la flèche pour la faire bouger, elle me résista. J'y mis plus de force mais elle ne bougeait pas. Pourtant, je pouvais la sentir, je ne passais pas au travers !
- Lauren aide-moi !
Imaginez-nous, deux folles poussant de toutes nos forces sur un minuscule bout de bois ! Eh bien oui, c'était pas facile à faire bouger ce machin ! Voilà pourquoi quand on est vivant, on ne peut pas communiquer avec les morts, parce que les morts n'ont pas assez de moyens. Et Lorelaï, qui avait dû le faire beaucoup de fois mais sans nous, voulait déjà abandonner.
- Oh, pourquoi je continue, je vais faire mes devoirs ça vaudra... Oh ! Qu'est-ce...
Ça y est, il bougeait, le bout de la flèche bougeait ! Ouais ! Non, pas bougeait, tremblotait plutôt, c'était déjà un début, on l'avait en main ! La petite vivante écarquilla les yeux de surprise.
- Euh, donc y a quelqu'un ! Non, je rêve !
Un gros coup sur la flèche vers le N.
- Dites, vous connaissez Angel ?
Etonnant qu'elle parla de moi après tout ce que je lui avais fait, mais bon. Un gros coup vers le O.
- Oh ben ça alors ! Je parle à des morts !
C'était pas trop tôt qu'elle le remarque, on s'excitait sur la flèche depuis un moment quand même. Je ne sais pas qui était la plus ravie entre moi et Lauren de cette discussion !
- Ça y est ! On y est ! On va pouvoir communiquer avec les... Oh non !
Peut-être moi alors ! pourquoi ce "Oh non" Lauren ?
- Quoi ?
Lauren n'écoutait plus ce que je disais ni ce que disait Lorelaï et regardait vers un coin de la pièce. Je fis de même et… Merde ! Cole se tenait là ! Lauren se rapprocha de moi.
- J'y vais, occupe-toi de ton inspecteur !
Routine d'un mort !
- Comme d'hab' en fait !
Elle n'attendit pas plus et c'est en partant qu'elle me dit son dernier mot.
- Ouais !
Ça y était, elle était partie, Cole sur ses pas. Il me restait plus qu'à attendre Lucas. Mais bon, fallait bien tuer le temps en attendant non ? Je me rapprochai de la flèche et essayai de la faire bouger toute seule, le mal ! Lucas était déjà derrière moi, mais je ne l'avais pas vu, c'est quand il me parla que je le su.
- On dit que l'espoir fait vivre, mais manque de pot, tu es déjà morte !
Je me retournai vers lui, souriante, repensant à notre dernière rencontre.
- Ah Lucas je t'attend...
…d'ais. OH MON DIEU !!!!! Il s'approchait de moi pendant qu'un frisson me parcourait. Ce n'était plus Lucas, c'était pas possible. A l'hôpital il m'avait fait peur mais cette fois c'était dix fois pire ! Qu'est-ce que je dis, dix fois, non !!! Des millions de milliards de fois ! Son visage angélique n'avait pas changé mais son expression si ! Ses yeux que j'avais vu durs et redevenir doux étaient cette fois vides, trop vides, d'un vide effrayant. Lui qui d'habitude s'habillait avec du clair, était cette fois en noir. C'était comme si j'avais le mal devant moi. J'en perdais ma voix, quand je parlai, je ne pu émettre qu'un murmure.
- Lucas ?
J'avais toujours voulu rester forte mais cette fois, je n'y pensais plus et je me sentais faible.
- Ben oui ! Commissaire à vos périls chère demoiselle.
- Commissaire ?
Le voir comme ça me faisait peur, j'avais la chair de poule.
- Oui, tu t'es faite enterrer.
Le rapport ! Mais où était le rapport ? Est-ce que quelqu'un pouvait me le dire ?
- Bon, on est pas là pour parler, on l'a trop fait jusqu'à maintenant.
Pas lui ! Son ombre arriva à côté de lui, l'ombre qu'il avait fait reculer pour me laisser partir.
- Tu comptes vraiment t'en servir ?
C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour me faire gagner du temps, pour essayer de le réveiller mais il fallait que j'en trouve d'autres.
- Oui, elle est là pour ça.
Non, je ne voulais pas que Lucas soit comme ça ! Tant pis pour moi, tant pis si je me faisais attraper, mais pas Lucas comme ça ! Ouh là, il venait de lancer son ombre sur moi. Je reculai et tombai sur la planche de Lorelaï. Et je sentis la flèche qu'on avait eu tellement de mal à bouger, elle me fit mal avant de tomber par terre. Lorelaï poussa même un cri.
- Y a vraiment quelqu'un ?
Elle ne pensait pas que j'allais lui répondre quand même ! Pas dans un état d'urgence comme celui-là ! Si l'ombre m'entourait, je ne pourrais pas redonner les raison à Lucas. Mais est-ce que je pourrais redonner la raison à Lucas ? Je traversai le mur et me retrouvai dehors. Mince, j'avais pas pensé à l'étage et je fis une bonne chute ! Je pris donc un certain temps avant de me relever. Ouf, comme il pleuvait, l'ombre n'avait plus aucun pouvoir ! Vive la pluie. Mais Lucas attendait patiemment, toujours avec cette même expression. Mais merde, qu'est-ce qu'il avait ?
- Et maintenant ?
- Je suis toujours là !
Merci j'avais remarqué ! Je dis, non, je couinai ! Je ne pouvais pas rire, pas dans un moment comme celui-ci, un moment où rien ne va plus et en plus un moment où on ne peut pas faire nos jeux ! Je fis un pas sur la droite, Lucas était devant moi, sur la gauche, de même, demi-tour, pareil ! Mais où avait-il trouvé toute cette énergie, toute cette vitesse ? Il ne fallait pas que je fasse des pas saccadés si je voulais m'enfuir, si je voulais ne plus voir ses yeux, si je voulais aller mieux. Je me mis à courir, mettant toutes mes pensées dans cette course, toutes mes forces, fuir, fuir, voilà ce que je faisais. Donc, quand Lucas me rattrapa, ça me fit un choc, il me plaqua contre un mur, je ne savais plus où j'étais sauf en face de Lucas ! Ses mains se resserrèrent autour de mes poignets ouverts, j'étais faible !
- Tu passeras devant les juges que tu le veuilles ou non !
Si tu veux ! Mais et toi ?
- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
Bien sûr, il ne me répondit pas, pourquoi ? Il était devant moi, toujours aussi beau sans compter ses yeux et si repoussant ! Qu'est-ce que je devais faire ? Je pensai à Lauren et essayai de frapper où il fallait mais Lucas avait encore anticipé. J'étais par terre, anéantie, si faible ! Il me releva et me mit les mains dans mon dos. Je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais plus le voir. C'était peut-être mieux, il me faisait moins peur.
- Lucas, que t'est-il arrivé ?... Lucas, je te parle !
Même si ses yeux avait changé, sa voix non, malgré que je notai une légère intonation qui n'avait rien d'amicale.
- Alors ne parle plus ce sera mieux puisque je ne compte pas te répondre !
Mais à part la parole, il n'y avait pas de contact dans cette position, pas de contact, pas de Lucas gentil ! C'était pas possible ! J'y mis toutes mes forces et réussis à libérer un bras ! Après, je me tournai vers lui.
- Cesse de bouger, tu t'épuises pour rien.
Je n'étais pas du même avis ! Je le regardai droit dans les yeux mais je restais que quelques secondes comme ça, ne pouvant supporter le changement. Jamais je n'avais été aussi proche de lui sans compter le jour où il m'était tombé dessus. Ça me donna une idée, peut-être idiote mais tant pis. Je m'approchai encore un peu plus de lui. Je pu sentir son souffle avant que mes lèvres ne touches les siennes. C'est là qu'il réagit enfin, mais pas comme je l'aurais voulu. Il me bloqua de nouveau les mains dans le dos. Cette fois j'avais tout essayé, c'était fini. Ce baiser n'avait pas été agréable et plutôt démoralisant ! Lucas avait changé et je ne l'intéressais que parce qu'il devait me ramener aux juges. Voilà la réalité que je venais de me prendre en pleine figure. Puis, nous nous mîmes à marcher, enfin, je ne marchais pas, je ne savais plus ce qu'il se passait, je ne voulais plus savoir. C'était idiot, il y avait pourtant tant de choses auxquelles il fallait que je fasse attention. Mais à ce moment là, je ne pouvais que penser à Lucas, à son comportement et en plus Lauren n'était pas là pour me changer les idées, j'étais perdue ! Oui, PERDUE ! Puis, la pression de Lucas se relâcha, je ne savais pas ce qu'il se passait quand je le vis par terre puis une main. Celle de Lauren. Elle était là, souriante, mais pas moi, je l'avais égaré ce sourire, je ne savais pas où il était.
- Ça va pas ? Tu sais, c'est pas grave de ne pas anéantir un inspecteur !
Ouais, mais c'était pas pour ça. Et puis, pourquoi expliquer ? Et puis, si seulement il était encore inspecteur.
- Commissaire à cause de l'enterrement !
Elle n'était pas dans mon état d'esprit, j'avais l'air d'être la maman à qui sa fille dit "Allez, allez on y va ! Allez !"
- Viens, on y va !
Qu'est-ce que j'avais dit ?
- Attends, je veux voir la tête du mec qui fait tourner la tienne !
Lucas se releva et se mis face à nous, il me regarda ce qui fit naître un frisson en bas de mon dos puis il se tourna vers Lauren. Moi aussi, je ne voulais plus le voir. Elle afficha une tête bizarre, heureuse je pense.
- Lucas ! Oh mon dieu !
Oh mon… Non, je l'avais déjà trop pensé ! Lucas et Lucas ne faisaient qu'un ! Lucas était le frère de Lauren !
Ca touche à sa fin ! Oh la la, les fautes qu'il doit y avoir !